Auteure: Mihai Covaser
Que vous ayez nouvellement reçu un diplôme d’un programme de premier cycle ou que vous étudiiez au doctorat, il n’est pas facile de naviguer dans le domaine de la défense des droits des personnes en situation de handicap au niveau des études postsecondaires. Même après avoir présenté et vu accepter votre demande d’inscription, avoir obtenu du financement et avoir trouvé de l’hébergement, quelque chose de soudain et imprévu n’est jamais loin. Même avec la meilleure préparation, il se produit parfois des conflits concernant les handicaps; il est donc important d’avoir une trousse à portée de main pour les moments où cela arrive.
Vers qui se tourner?
D’abord et avant tout, il est important de vous familiariser avec les différents bureaux qui fonctionnement au sein d’un établissement d’enseignement postsecondaire et offrent des services dont dépendent les étudiantes, les étudiants et le personnel. Non seulement un bon nombre des voies habituelles (comme les conseillères et conseillers en services d’accessibilité, les bureaux des doyennes et doyens, etc.) peuvent être encombrées et difficiles à rejoindre, mais la voie la plus efficace et efficiente vers le changement concerne les personnes qui sont directement responsables du problème dont il est question. Par exemple, les conseillères et conseillers en services d’accessibilité ont rarement leur mot à dire au sujet de l’environnement bâti de l’université, même s’il leur incombe de mettre en place les mesures d’adaptation nécessaires pour vous permettre d’y accéder. Si vous faites face à un problème concernant un trottoir en hiver, une infâme volée d’escalier ou un ascenseur en panne, le bureau des installations est le meilleur endroit où vous tourner pour obtenir une solution rapide. Il s’agit-là du personnel de l’université responsable de l’entretien des terrains et structures universitaires. Chaque université publie une page « Répertoires » sur laquelle sont inscrits les bureaux et le nom des membres du personnel. Rappelez-vous que si vous cherchez à régler un problème en particulier à votre établissement, plus le nombre de services pertinents avez lesquels vous interagissez est élevé, plus les résultats sont susceptibles de se concrétiser rapidement.
Communautés de compassion
La plupart des établissements d’enseignement postsecondaire d’aujourd’hui tirent également parti de ce qu’on appelle les « communautés de compassion ». Ce sont souvent des groupes menés par des membres du corps étudiant·et/ou du personnel qui animent des réunions pour discuter de dossiers avec leurs pairs qui ont des expériences vécues ou qui réunissent des fonds afin de poursuivre des projets d’accessibilité, ou encore qui servent tout simplement de point de contact et de source d’aiguillage. Par exemple, à UBC, on compte deux groupes qui appuient les étudiantes, les étudiants et le personnel en situation de handicap et qui ont même des rôles actifs à jouer pour rédiger le plan d’accessibilité de UBC (en anglais). Il s’agit des groupes Disability United Collective (DUC) (en anglais) et Disability Affinity Group (DAG) (en anglais).[ML1] Pour les personnes qui cherchent à obtenir davantage de conseils individuels, les conseillères et conseillers en résidence (CR) au campus, les conseillères et conseillers pédagogiques, et même les membre du corps professoral, peuvent servir d’excellentes ressources à exploiter. Les communautés de compassion s’illustrent dans la prestation d’un soutien personnalisé et informel en défendant les droits des personnes en situation de handicap au campus ou en offrant des outils aux personnes qui cherchent des voies d’autoreprésentation. On fait souvent appel à ces groupes à des moments de préoccupation moins grave, ou à titre préventif, afin d’éviter qu’une situation ne s’aggrave. Cependant, il est parfois nécessaire de recourir à une intervention plus formelle (voire légale) afin de régler un conflit d’accessibilité, là où les services d’équité et d’inclusion entrent en jeu.
Droits de la personnes et équité
Dans les cas plus graves d’inaccessibilité et d’exclusion, il pourrait être nécessaire d’invoquer les droits qui vous sont accordés par les ordres de gouvernement provinciaux et fédéraux. Le BC Human Rights Code (en anglais) énumère 15 motifs protégés qui interdisent la discrimination institutionnelle :
Handicap (auquel on fait référence dans l’obligation de prendre des mesures d’adaptation)
Identité autochtone, ascendance, couleur, lieu d’origine, race
Âge, situation familiale, situation matrimoniale, croyances politiques, religion
Sexe, orientation sexuelle, identité ou expression de genre
Condamnation criminelle (non liée à l’emploi)
Dans ces cas, un Bureau des droits de la personne (BDP) peut vous aider à chercher de l’information ou à trouver des résolutions informelles, en plus de mener des enquêtes formelles sur la discrimination. Le processus peut se dérouler différemment d’un établissement à l’autre, mais en général, vous pouvez vous attendre à ce qu’une personne conseillère en droits de la personne qui se spécialise dans ce genre de situations vous accueille. Celle personne peut vous informer sur la question à savoir s’il y a lieu de porter plainte pour cause de discrimination et sur la façon de procéder, selon l’identité des parties mises en cause et la gravité des préoccupations. Par ailleurs, les bureaux de l’équité et de l’inclusion peuvent offrir de la formation et de l’éducation, des services de consultation et l’accès aux événements et ressources conçus pour vous orienter, comme quelqu’un en situation de handicap, tout au long de votre expérience postsecondaire. Même si vous êtes dans l’incertitude quant à la façon de procéder face à une situation qui semble anodine ou que vous désirez en apprendre davantage sur vos droits et sur la façon de les exercer, c’est un excellent endroit où trouver du soutien et des ressources. Par exemple, outre des renseignements sur la confidentialité, cliquez sur cette page du Bureau de l’équité et de l’inclusion de l’UBC (en anglais).
Il convient de mentionner que ces expériences ne sont jamais faciles à gérer et que l’escalade de la situation s’accompagne de coûts. Que vous parliez en face à face avec une professeure ou un professeur, que vous portiez un problème à l’attention de votre syndicat des étudiantes et des étudiants ou du Bureau de l’ombudsman, ou encore que vous intentiez un recours en justice complet, ces décisions auront une incidence sur vous et votre expérience universitaire. En général, le fait de chercher à faire valoir votre droit à un enseignement accessible ne se répercutera jamais défavorablement sur vous ou votre situation scolaire. Quoi qu’il en soit, l’essentiel est que vous cherchiez à obtenir des conseils et du soutien auprès des personnes formées pour les dispenser. Les préoccupations en matière d’accessibilité en soi sont déjà difficiles à gérer avec de l’aide, imaginez toute seule ou tout seul ou après avoir obtenu de mauvais conseils. [Pour obtenir des liens vers d’autres ressources, consultez notre page Web.