Lucy Ruth Diaz est lauréate du prix Personne qui fait une différence de l’année 2022 du Programme scolaire de la Fondation Rick Hansen (PSFRH)! Les personnes lauréates sont des élèves, des éducatrices, des éducateurs et des leaders jeunesse communautaires qui ont apporté des contributions positives à l’inclusion et à l’accessibilité des personnes ayant un handicap physique d’un océan à l’autre au cours de l’année scolaire 2021-2022, et ce, à leur école, dans la communauté ou les deux!
Lucy, qui est née et a grandi dans la région métropolitaine de Vancouver, en Colombie-Britannique, est une élève qui a consacré plus de quatre ans de sa vie à l’amélioration de l’accessibilité et de l’inclusion dans l’environnement bâti, en ce qui a trait, plus particulièrement, aux toilettes accessibles. Pour son projet de la fête du patrimoine, une initiative éducative qui encourage les élèves à effectuer des recherches sur un aspect de l’histoire du Canada et en à communiquer les résultats, Lucy a choisi de se concentrer sur l’histoire des toilettes accessibles au Canada pour faciliter la conversation sur les besoins continus en matière d’accessibilité dans les lieux publics.
« C’est assez curieux; nous avons fait beaucoup de recherches, et c’est ainsi que Lucy a appris l’histoire de Rick Hansen », raconte Carmen Aguilera, la mère de Lucy.
Lucy a déjà fait partie d’un groupe de discussion à l’occasion d’une réunion organisée par Spinal Cord Injury BC, et elle est actuellement intervenante et conseillère en matière d’expérience vécue pour une étude menée par Parcs accessibles Canada. Elle est également membre du Parlement des jeunes canadien(ne)s de Les Enfants d’abord Canada. Grâce à ses efforts de défense de l’accessibilité, Lucy a réussi à convaincre l’hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique de moderniser ses toilettes afin d’y inclure davantage d’éléments axés sur l’accessibilité, comme une table à langer pour adulte. Elle décrit la défense de l’accessibilité comme une chose à laquelle elle a pensé « toute sa vie ».
« Ma sœur [Amy] a un handicap », explique Lucy. « Je suis la sœur aînée, alors il a toujours été question de la protéger, de trouver un moyen pour qu’elle sorte de la maison et de rendre tout accessible pour elle. J’en ai toujours été consciente. »
Si Lucy a toujours été consciente de l’importance de l’accessibilité, elle a commencé à se concentrer sur la défense des droits en 2018.
« Je pense que c’est peut-être moins d’un an avant ça, lorsque nous nous sommes rendu compte que nous ne pouvions pas sortir de la maison avec ma sœur parce qu’elle était trop lourde. Comme elle ne peut pas se lever seule, mes parents et moi devions la porter. Mais, le moment est arrivé où nous n’étions plus en mesure de la soulever, nous nous sommes alors rendu compte que les toilettes n’étaient pas du tout accessibles. Nous ne pouvions donc pas quitter la maison », explique Lucy. « De plus, la santé de ma sœur s’est détériorée en 2018, alors j’ai pris en charge la plupart des activités de défense des droits. Avant cela, c’est ma mère qui s’en occupait. »
« Elle m’a seulement dit : “Maman, je m’en occupe” », raconte Mme Aguilera. « Elle a commencé à assiter aux réunions, j’y allais aussi, bien sûr, mais parfois je ne pouvais pas rester parce qu’Amy se mettait à pleurer et je devais quitter la salle. Nous avons commencé à travailler ensemble pour obtenir les toilettes [accessibles]. Ensuite, Lucy a commencé à travailler sur les projets toute seule. »
Lucy a récemment assisté à l’ouverture officielle du Tri-Cities Children’s Centre à Port Moody, en Colombie-Britannique… Grâce à ses efforts, ce centre pour enfants comprend une salle de bain accessible avec une table à langer pour adultes, un palan et suffisamment d’espace pour le confort des personnes en fauteuil roulant.
« C’est vraiment formidable qu’il y ait enfin un endroit, le Children’s Centre, où nous pouvons nous rendre si ma sœur a besoin d’un soutien quelconque », indique Lucy. « Je suis contente de savoir que les enfants qui iront là-bas pour obtenir du soutien auront accès à des toilettes munies de tout ce dont elles et ils ont besoin. »
Mme Aguilera ajoute que le fait d’avoir des espaces accessibles partout est essentiel pour permettre aux personnes ayant un handicap de développer un sentiment d’appartenance à la société.
« Si nous n’avons pas ça, c’est comme si elles n’étaient pas des personnes à part entière. Elles se sentent mises à l’écart de la société », ajoute-t-elle.
Pour moi, c’est très important qu’une personne soit intégrée et qu’elle sente qu’elle fait partie de la société.
Mme Aguilera dit que Lucy a jusqu’à ce jour à cœur la défense de l’accessibilité.
« C’est déjà une personne qui fait une différence dans notre famille », affirme-t-elle.
Lucy encourage les autres à aider à faire une différence également en créant des endroits plus inclusifs et accessibles.
« Parlez », dit-elle. « Nous avons besoin de plus de gens pour que s’opère un vrai changement. Même si vous n’avez pas de handicap ou que vous n’avez aucune expérience dans ce domaine, vous devez parler, et ce, même si vous ne faites que mentionner le problème. Mentionnez le manque d’accessibilité ou tous les obstacles que vous voyez aux dirigeant·e·s que vous croisez pour ouvrir leurs idées sur la véritable signification de l’accessibilité. »
Lucy Ruth Diaz conclut ainsi : « À tous les gens qui veulent défendre l’accessibilité, n’ayez pas peur. N’hésitez pas à inonder de courriels la boîte de réception des gens. Faites-leur savoir par vos messages que : “Je suis là et je ne ferai pas marche arrière.” Montrez-vous hardis. »