Ouvrir la voie à l’inclusion
Pour qu’Emerson Potter puisse se joindre à son cours d’éducation physique dehors à l’école élémentaire Blewett de Nelson, en Colombie-Britannique, il devait manœuvrer son fauteuil roulant électrique pour quitter les terrains de l’école, remonter la route Blewett Road voisine, puis franchir une barrière d’accès pour se rendre au terrain de sport.
Emerson, neuf ans, est en quatrième année et est né avec la paralysie cérébrale. Cette maladie affecte le contrôle moteur et, bien qu’Emerson puisse marcher seul sur de courtes distances, il se sert principalement de son fauteuil roulant pour se déplacer.
Le manque d’accessibilité est frustrant. Le long chemin qu’il doit parcourir pour se rendre au terrain est justement long. Il doit parcourir cinq fois plus de distance que le reste de ses camarades de classe, qui peuvent monter les escaliers extérieurs entre le bâtiment de l’école et le terrain. Emerson a décidé de faire quelque chose pour éliminer cet obstacle pour lui-même, mais aussi pour les autres élèves et éducateurs.rices qui ont une mobilité réduite.
Il a écrit une lettre au conseil scolaire 8 et a eu une réunion avec la direction des opérations. L’équipe a élaboré un plan pour construire un sentier vers le terrain et améliorer l’accès aux courts de tennis du terrain.
Une expérience précieuse
Bien qu’Emerson n’ait eu que huit ans lorsqu’il a commencé à plaider pour ces changements, sa maturité ne surprend personne quand on apprend à le connaître. En fait, Emerson a exprimé ses besoins si clairement que l’on a cité le directeur de son école, Tim Mushumanski, dans le journal local, le Creston Valley Advance, décrivant Emerson comme « un jeune homme énergique » qui pourrait un jour envisager « une carrière en politique, une carrière d’orateur, de motivateur, ces choses sont parfaites pour lui ».
Emerson aime jouer aux jeux vidéo. Il est humoriste à ses heures et lit avidement. « Il lit au niveau de la 9e année », dit sa mère, Lindsay. « Dix! » la corrige Emerson.
Emerson se décrit également comme créatif et sympathique (il aime aussi bien paraître, souligne-t-il – il s’est laissé pousser les cheveux pendant une année entière et ressemble aujourd’hui à un musicien de rock indie). Il était heureux de voir le sentier terminé quand l’école a repris en septembre.
« C’est merveilleux. C’est merveilleux », dit-il. « Je ne sais vraiment pas comment le dire autrement ». Emerson était ravi de la parution dans l’Advance d’un article sur le projet d’accessibilité à Blewett. Les mots « Pretty Awesome » faisaient partie du titre de l’article.
Militer a aidé Emerson de plusieurs façons. Sa mère a remarqué qu’il est beaucoup plus à l’aise de parler de son handicap qu’il ne l’était avant de parler de la nécessité d’un sentier accessible vers le terrain de sport.
« Au fur et à mesure qu’Emerson grandit et fait plus de rencontres, il va commencer à réaliser pour combien de choses il faut militer », déclare Lindsay. « Donc, comme parent, je constate que c’était une bonne expérience pour lui de pouvoir exprimer ses besoins à d’autres personnes. Et de parler de son handicap, car ce n’est pas toujours facile à faire. »
Lindsay a indiqué que le projet d’accessibilité a vraiment pris son envol quand l’équipe de maintenance a rencontré Emerson. « Emerson a une personnalité et une présence très, très fortes. Il illumine la pièce quand il y entre à pied ou en fauteuil roulant », affirme-t-elle. « Après que les gens ont rencontré Emerson et qu’ils ont compris à quel point certaines choses peuvent être difficiles pour lui, je pense que cela les incite à vouloir aider. »
Fait avec intention, pas pour attirer l’attention
Emerson était impatient de parler du fait qu’il a reçu le prix Personne qui fait une différence de l’année 2021 du Programme scolaire de la Fondation Rick Hansen. Le prix Personne qui fait une différence de l’année reconnaît les éducatrices, les éducateurs et les élèves, partout au Canada, qui font une différence dans l’amélioration de l’accessibilité et de l’inclusion dans leurs écoles et leurs communautés. Emerson est l’un des huit élèves choisis pour l’année scolaire 2020-2021.
« J’étais comme, “oh mon doux! C’est quoi? Qu’est-ce que j’ai fait?” », dit Emerson. « J’étais juste sous le choc. Je me suis dit : “Ils sont sérieux?” La plupart des gens obtiennent des prix quand ils sont dans la vingtaine, et je n’ai même pas encore dix ans! »
Il a poursuivi en mentionnant que c’est sa thérapeute Rachelle Vogel qui a proposé la nomination.
« J’ai l’impression que c’est un honneur. Je suis heureux et fier que quelqu’un ait proposé ma candidature et que j’aie remporté le prix. Donc, c’est cool. »