Cette personne qui fait une différence reconnaît la valeur des messages positifs
Christi Budd a pris conscience des valeurs positives à cinq ans. C’est à cet âge qu’elle a commencé à faire du karaté Chito-Ryu, un art martial où on apprend aux élèves à atteindre leurs buts en misant sur « l’harmonie, la persévérance et le travail assidu ».
Ces valeurs sont devenues partie intégrante de tout ce que faisait Christi Budd : depuis son enseignement du karaté à des personnes de tous les âges après avoir reçu sa ceinture brune à 14 ans, jusqu’à ce qu’elle soit, plus tard, éducatrice dans le système d’écoles publiques.
Mme Budd s’est éprise de l’enseignement après avoir observé l’effet de transformation que produit le karaté auprès des élèves. L’influence de la résolution de conflit pacifique, de la persévérance et du travail assidu sur leur développement physique et mental a été si inspirante que Mme Budd a décidé de faire carrière en éducation à l’élémentaire. Ces valeurs ont joué un rôle majeur dans son métier d’enseignante au centre d’apprentissage de l’école élémentaire Fairview Heights à Halifax, en Nouvelle-Écosse, à tel point que Mme Budd a été nommée pour recevoir le prix Personne qui fait une différence du Programme scolaire de la Fondation Rick Hansen (PSFRH) 2021.
« Je suis extrêmement ravie d’avoir reçu le prix Personne qui fait une différence du [PSFRH]! » admet Mme Budd. « Je m’en sens humblement honorée, puisque cela signifie que l’information et les concepts que j’ai assimilés ont eu une influence sur les élèves et les adultes autour de moi. J’ai choisi cette profession pour travailler avec les enfants, pour être une voix à qui on peut s’identifier et pour assurer une présence positive dans la vie de nos jeunes. Les jeunes représentent notre avenir. Cette phrase est un cliché trop répété, mais elle n’en reste pas moins vraie. »
Une politique de porte ouverte
Mme Budd cultive une passion pour tisser des liens avec les élèves, tout en insistant sur l’importance de l’inclusion et de l’accessibilité. Elle arrive à concrétiser ces points de vue avec une politique de porte ouverte à l’école, ce qu’elle a appris quand elle enseignait le karaté, où les portes du dojo étaient ouvertes à toutes et à tous.
« Je ne peux tourner le dos à un enfant! », souligne Mme Budd. « Les ressources sont limitées en enseignement public et je reconnais l’importance de tisser des liens et d’établir des relations pour nos élèves. Je travaille avec les élèves qui font partie de ma charge de travail, mais ma porte demeure ouverte pour un collègue qui a besoin de soutien ou pour un autre élève dont je n’ai pas le dossier, qui se souvient m’avoir vue dans les corridors et me reconnaît. Je suis disponible et approchable pour toutes et tous. »
L’accessibilité et l’inclusion représentent un parcours long d’une décennie pour Mme Budd. Comme Rick Hansen, elle a toujours cru que la jeunesse avait le pouvoir d’améliorer le monde.
« Je pense qu’il faut à tout prix discuter des expériences vécues de personnes ayant un handicap, et de l’inclusion selon la perspective de ces personnes et de diverses populations. Trop souvent, nous enseignons ou nous expliquons l’inclusion et l’accessibilité des autres personnes, alors que c’est l’environnement qui est hérissé d’obstacles, et non les personnes », ajoute-t-elle. « Les élèves sont de jeunes personnes résilientes, empathiques et passionnées. Leur sens de l’observation leur permet de détecter l’inaccessibilité beaucoup plus vite que les adultes vu qu’ils et elles comprennent l’importance de l’inclusion de toutes et tous. »
Le rêve d’un avenir accessible
Mme Budd rêve d’un système communautaire harmonieux, en matière d’accessibilité et d’inclusion, en commençant par les écoles.
« Je vise une conception universelle en ce qui concerne l’accessibilité dans toutes les écoles. Nous nous efforçons de mettre les élèves sur la voie de la réussite et nous leur enseignons ce que sont les meilleures pratiques au mieux de nos connaissances », explique-t-elle. « Mais le monde du travail n’est pas structuré de la sorte en matière d’accessibilité. J’aimerais voir un système communautaire où les employeurs sont conscient des problèmes et prêts à les résoudre. L’accessibilité ne se résume pas à des obstacles physiques, mais il s’agit aussi de moyens de communication accessibles et de participation à la main-d’œuvre. »
Mme Budd croit que nous pouvons édifier un Canada accessible à force de persévérance et de travail assidu. Après tout, ces qualités l’ont préparée à recevoir sa ceinture noire de karaté à 16 ans et une médaille de bronze aux championnats nationaux canadiens de 2002. Elle a également observé la portée de ces mots sur ses élèves à l’époque.
« C’était fantastique de voir ces enfants, qui avaient de la difficulté à participer à des sports d’équipe et à exécuter des tâches scolaires, utiliser les arts martiaux pour trouver leur voie en s’épanouissant et devenir leader », relate-t-elle. « Ça démontre l’effet que peut avoir une influence positive, ce qui explique pourquoi il m’importe tant d’être cette personne à mon école. Être une personne qui fait une différence signifie s’allier au changement. Il s’agit aussi de faire une différence en matière d’accessibilité et d’inclusion en valorisant les expériences vécues et la voix des personnes que je connais, et de celles que je n’ai pas encore rencontrées. »